Un raté assez bien rattrapé

« Je suis malade, Alexandra. Je n’ai pas ouvert le club à midi pour le gang-bang, et je ne sais pas encore ce que je ferai tout à l’heure pour ta soirée ».

Voilà comment a débuté mon après-midi la plus stressante de 2018.
Depuis plus de 3 semaines, je faisais de la promo intensive pour cette soirée « Trav & Men only » qui s’annonçait très réussie du fait qu’on y aurait célébré mon anniversaire.
Ca fait 1 an que cet event est programmé dans l’agenda du club, et il n’a cessé de croître en fréquentation et popularité. Ma collaboration avec Christiaan, le gérant du club, se passe très bien, nous sommes tous 2 des bosseurs dans nos domaines respectifs. Mais lui et moi, nous avons le même défaut : nous sommes très réticents à l’idée de déléguer une partie du travail et de demander de l’aide. Plutôt se tuer à la tâche que de devoir compter sur les autres.
Voilà pourquoi, le jour où un microbe s’amuse à nous rendre patraque, on se retrouve bien embêté et très démuni. Connaissant un peu Christiaan, et sachant que le club est son unique gagne-pain, s’il dit qu’il ne peut pas ouvrir, c’est que effectivement, il doit être à l’article de la mort. J’ai bien tenté de le convaincre de me laisser gérer l’endroit toute seule, exceptionnellement, mais il déclina ma proposition.
En attendant, il était déjà 15h et il fallait se rendre à l’évidence : la soirée ne pourrait pas avoir lieu au X-Freedom.

J’arrive parfois à faire des miracles et à rapidement retomber sur mes pattes, mais dans un délai si court, je ne voyais pas très bien comment j’aurais pu me retourner.
Ma priorité absolue était donc de diffuser la mauvaise nouvelle le plus efficacement possible. Je voulais éviter à tout prix que les personnes fassent le déplacement pour rien.
Un post sur mon mur FB fut d’une grande aide pour diffuser et partager l’information.
La suppression de mon annonce sur Belswing suivi de près, ainsi que l’envoi d’un message groupé à ma mailing-list. Un email à chaque personne qui avait répondu à mon annonce Viva ensuite.
Puis vint le moment de prévenir mes contacts téléphoniques et/ou whatsapp, en donnant la priorité aux personnes qui viennent de loin (certains m’ont d’ailleurs remerciée en m’informant qu’ils s’apprêtaient à démarrer), ainsi qu’aux T-girls, afin qu’elles ne s’apprêtent pas pour rien.
Que pouvais-je faire de plus ? Me rendre sur place, car j’étais persuadée que, malgré mes efforts, certains n’auraient pas reçu l’information. C’est pourquoi, peu avant 18h, j’étais devant la grille du parking et les premières T-girls ne tardèrent pas à arriver, suivies de quelques mecs. Au total, 3 consoeurs ont fait le déplacement, et 9 hommes. Pour certains, c’était leur première expérience en club et ils avaient parcouru + de 100 bornes spécialement pour l’occasion.
Je me sentais vraiment désolée pour eux.
Aussi, je l’avoue, lorsqu’un ouvrier est arrivé au volant d’une grosse camionnette jaune, et lorsqu’il m’a invitée à le rejoindre à l’arrière, je n’ai pas pu résister bien longtemps. Et une fois que j’étais lancée, difficile de m’arrêter… Au total j’ai joué avec 5 des 9 mecs présents, en toute discrétion bien sûr.
Le dernier d’entre eux n’était pas motorisé et, avant de le déposer, nous nous sommes arrêtés sur un chemin de terre pour passer un moment très chaud.

Au final, je me dis que les choses auraient pu se passer plus mal. J’ai une idée assez précise du nombre de personnes qui étaient susceptibles de venir et je me dis que mes efforts pour les prévenir ont payé.
Quant à ceux qui, n’ayant pas été avertis, sont venus jusqu’à moi… et bien je pense que, malgré la porte du club qui était close, ils ont malgré tout trouvé quelque chose qui ne l’était pas, et que ça a pu un peu atténuer leur grosse déception. Appelez ça comme vous voulez, moi j’appelle ça de la conscience professionnelle 😆

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